Fès
Petit point conso kilomètres
Total compteur kilomètrique : 21 959
Total litres consommés trip : 132.5
Kilomètres parcourus trip : 3 170
Conso moyenne : 4,18l/100km.
Lundi 4 mai 2009.
Un nouveau jour se lève sur la plus belle cité de l'univers, FES...
Première étape, le nerf de la guerre, je me rends dans un cyber café pour faire le nécessaire au niveau bancaire. N'ayant pas assez de dirhams pour payer je laisse un euro à la demoiselle, qui insiste pour me faire cadeau du temps passé sur internet, je lui rétorque que j'ai la possibilité de payer mais pas avec les moyens appropriés, et que cela lui fera 10 dirhams au change...
Au final j'arrive à retirer la thune, c'est une renaissance, je suis à nouveau dans le circuit de la consommation. Je me rends immédiatement dans un Auchan local qui ici s'appelle Acima. On y trouve tout ce dont un occidental à besoin, au prix occidentaux, sauf les fruits et légumes tarifés entre deux eaux.
J'appelle Abdelaqh, nous nous donnons Rendez vous au Mc donald's à 13 heures précises.
Et oui le Maroc se fait rattraper par la modernité et l'américanisation, en effet le Mc do est le lieu de Rancard des classes de citoyens plus riches, on y parle plus français qu'arabe, et les filles sont là à boire le café, et à zieuter à droite à gauche, comme si elles attendaient quelqu'un. Il y a même une inscription pour rappeler que la viande est bien Hallal comme si des rumeurs avaient fait courir le bruit contraire, pauvre Ronald.
13h 30 abelaqh n'est toujours pas là, je lui envoie des textos sans réponse, 14 h toujours pas de Abdelaqh, je me rends à une cabine téléphonique, il me confirme qu'il sera au Mc Do dans une demi heure. Sur le coup je trouve ça gonflé comme attitude, mais je comprendrai plus tard que les marocains sont des gens très modestes, qui n'osent jamais dire non, ou contrarier directement quelqu'un.
Abdelaqh arrive enfin, il me dit : "Vous n'êtes pas trop furieux ?".
Je découvre la maison ou vivent Abdelaqh n' mates.
De haut en bas, et de gauche à droite, Abdelaqh, Abdelghafour, Habib, moi, Nordine, Yassine, et Aziz.
Ce midi là, il y a un couple de français, Jean Marc et Michelle marseillais d'adoption, tout le monde se marre bien, et les gars ont cuisiné un tajine pour nous, une attention remarquable...
Michelle et Jean Marc ne font que passer, c'est sur que la pièce manque un peu d'intimité pour un couple, mais il reviendront dans quelques jours, car la spécialité de la maison en plus du tajine est la discussion. Les sujets sont divers et variés surtout de type sociologique, par exemple l'homosexualité, la prostitution...
De mon côté je rentre au camping pour récupérer mes affaires, sur le chemin se dresse un bidonville, j'y croise un berger avec ses chèvres qui cherchent de la nourriture dans les poubelles.
Une fois la tente pliée et tous les bagages sur la bécane je retrouve mon grand pote de la veille qui affalé sur sa chaise à l'entrée du camping. Vu qu'il est 17h, je dois payer une journée, "sale trogne" ne se prive pas pour me le rappeler, ah m'sieur tu dois payer, le contraire m'aurait étonné, je suis sur que la ville (qui gère le camping) ne verra pas un seul centime de ce versement. Ça mérite bien un peu de publicité négative :
Camping international de Fès
Route de Séfrou
FES
Retour chez mes hôtes, Abdelaq doit aller à une cité universitaire pour remettre un devoir qu'il a fait en commun avec une de ses camarades, je l'accompagne avec la moto, on y va tranquille sans casque, pour cela le Maroc n'est pas trop restrictif.
La cité U est réservée aux filles, et gardée à l'entrée par un vieux monsieur (comme la plupart des gardiens) pour éviter les intrusions. Le drapeau rouge à l'étoile verte trône à l'entrée.
Un fois revenu à la maison, je suis le centre d'attraction, une question brûle les lèvres de mes hôtes car ils ont déjà reçu des couples, des hommes avec des hommes, des filles avec des filles mais jamais d'homme seul...
Je leur réponds simplement que je suis un grand garçon et qu'à mon âge je ne peux pas toujours
attendre après les autres pour ne pas rester seul, de réaliser les projets qui me tiennent à cœur.
La soirée se poursuit, pas de discussion sur un thème particulier ce soir, nous passons du bon temps, l'hospitalité marocaine n'est pas une légende, Abdelaq insiste pour que tout le monde parle en français par respect pour l'invité, je réponds que cela m'est égal chacun parle la langue qu'il veut, je ne veux pas faire d'histoires, Abdelaq insiste et n'hésite pas à réprimander ceux qui ne font pas l'effort.
J'apprendrai par la suite que ces étudiants doivent se contenter de vivre avec très peu de moyens, leur bourse s'élève à environ 130 € par TRIMESTRE quand on sait que le salaire minimum est de 200 € mensuel, je comprends maintenant que beaucoup de choses passent à la trappe, comme par exemple les forfaits téléphoniques, leur seul richesse matérielle se résume à l'outil devenu indispensable en ce début de 21ème siècle à savoir l'ordinateur, et sa clé internet, un dispositif entre le Dongle et le téléphone portable qui permet de se connecter épisodiquement sur internet, un très bon compromis.
Quant à leur richesse humaine et intellectuelle elle est incommensurable, les murs en attestent où y sont inscrites de nombreuses citations, laissées là par les habitants des lieux, et les nombreux voyageurs de passage.
Mardi 5 mai 2009,
Aujourd'hui ça sera un lazy day, il y a des signes qui ne trompent pas, quand la journée commence par un tranquillisant cela n'augure rien de très vif pour la suite.
Ce matin là je n'arrive pas à décoller, les autres aussi ont un peu de mal, idem pour Abdelaq qui fini tant bien que mal à partir pour l'université. Malgré tout un petit programme s'organise pour la journée, les gars vont me guider jusqu'au Hammam, puis le soir venu nous iront tous voir un match de foot dans un café, le Barça va jouer.
Donc premièrement direction le hammam, je rentre dans un de ces endroits pour la première fois de ma vie. Le bâtiment se divise en deux d'un côté les hommes, de l'autre les femmes, le tout est chauffé au bois comme le montre les nombreux rondins entassés le long de la rue, le soleil de plomb ne profite pas à cet endroit quel dommage, pour celui qui a les moyens, il y a un business à prendre.
Dans le hall d'entrée, il faut se déshabiller, on ne peut entrer qu'en sous vêtements je suis un peu gêné mais bon c'est comme ça. A l'intérieur la lumière est tamisée, et l'atmosphère est lourde de vapeur, d 'un côté dans un coin l'eau chaude environ 50 degrés de l'autre l'eau froide, un peu partout les seaux pour pouvoir faire soi même son mix. Il n'y a pas vraiment de cabine pour faire la toilette intime, j'utilise dans un premier temps beaucoup trop d'eau, un seau pour chaque température, mais je me rends compte que c'est pas la bonne façon de faire. Il faut tout simplement remplir un seau moitié moitié, et faire toute sa toilette avec. Autre point je n'aime pas spécialement avoir mon caleçon en tissu tout mouillé mauvaise sensation, mais bon apparemment dans ce hammam on ne se met pas à poil il y a un minimum de pudeur.
Une fois dehors, je me sens quand même un homme neuf, ce passage aux bains douches m'aura fait grand bien. Sur le chemin du retour, je ne cesserai de penser à la chance que nous avons en Europe d'avoir la généralisation des douches dans chaque appartement privatif...
Le soir venu, c'est l'heure du match, nous traversons la ville nouvelle en direction du café pour aller voir le match, même si je ne suis pas un grand fan de foot c'est l'occasion d'une petite sortie, il y a foule dans les rues le foot est bien l'opium du peuple. Les rues de fès ville nouvelle parlons en, beaucoup d'ânes peu à peu remplacés par les mini-camions japonais style Suzuki Rascal ou Piaggio Porter, des commerces ambulants, marchands d'épices et d'olives, et bien sur beaucoup plus d'hommes que de femmes. Arrivé au café chacun se prend une petite boisson à défaut d'une bière je me contenterai d'un Fanta Orange mon préféré.
En rentrant à la maison, Abdelaq est revenu, Habib s'occupe de faire à manger ce soir nous allons avoir une discussion sur ordre de Monsieur Abdelaq. Il faut choisir un thème j'opte d'abord pour le conflit israelo-palestinien, mais ça n'emballe pas, Abdelaq insiste pour que nous débattions de la prostitution. La soirée s'éternise et se finira tard dans la nuit, accompagné de thés, et de bonnes rigolades.
Mercredi 6 mai 2009,
Aujourd'hui, il est temps de bouger mon gros cul en direction de la fameuse médina de Fès, ça sera ma première médina visitée vue que je ne rien visité à Chefchaouen et que Ketama n'a pas de médina.
Ci dessus derrière ces deux touristes, la porte bleue, l'une des entrées de la médina. Je prends un guide mais vais vite le regretter. Il s'appelle Ali, au début tout se passe bien, il m'emmène d'abord visiter une fabrique d'huile d'argan, j'ai droit à une explication complète dans un français académique, et à des grands sourires de la part des deux demoiselles qui y travaillent, à la fin la porte parole me demande : "Vous avez choisi votre produit Monsieur ?". Ah ! Lol le vieux traquenard ben non je ne suis qu'un touriste ne fais que visiter.
On continues la visite avec Ali, direction la tannerie.
Vue imprenable du lieu le plus célèbre de Fès, la boutique est aussi sympa des articles en cuir produit locaux et soi-disant locaux pendent ça et là, par contre le chef n'est pas là pour le décorum, c'est un vendeur redoutable. Il me fait la présentation des lieux l'histoire tout ça et m'informe que les tanneurs sont très bien payés. J'ai droit à la question rituelle, " qu'est s'ti veux acheter m'sieur ?". Là je suis disposé à acheter, une paire de babouches et pourquoi pas ce pouf en cuir de chameau qui serais du meilleur effet dans mon futur chez moi (Dans la tente ça prendrai beaucoup trop de place). Le vendeur me réponds que c'est un très bon choix, et que j'aurai droit à un prix spécial de 1200 DHM pour le tout.
ho ho ho, foutre autant de thunes faut pas déconner, en plus le pouf prends trop de place même si le vieux singe prétends le contraire je finis par me fâcher, il se rabat sur les babouches, et part sur un prix genre 500 DHM parce qu'elle sont de couleurs jaunes et que c'est un colorant difficile à obtenir, je me laisse monter la tête et fini par accepter de les acheter pour 250 DHM soit 25 €, je ne réalise pas encore la boulette que je viens de commettre. Ali mon guide doit se frotter les mains j'apprendrai par la suite que dans un pays de magouilles comme le Maroc quand y a du business tous les acteurs économiques prennent leur part au passage, Ali le guide qui amène le pigeon, heu touriste pardon aura discrètement sa petite commission.
On continues la visite direction une mosquée je ne peux entrer car c'est bientôt l'heure de la prière, on s'arrête pour boire un thé, nous nous retrouvons attablés à côté d'un couple de montpellierains la cinquantaine. On parle vite fait, Ali après avoir vidé son verre de thé à vitesse grand V profite d'un moment d’inattention du voisin pour lui vider le sien, au moment de régler l'addition il sort une vieille martingale pour payer le moins possible, je perds dans l'affaire 4 DHM je m'en fous j'étais prêt de toute façon à lui payer le thé.
Après la visite de la tannerie, Ali n'en a pas eu assez et m'emmène dans une fabrique de tapis, il se dit peut être qu'après les babouches, l'autre con de touriste va peut être casquer pour un tapis. J'ai à nouveau droit à des explications dans un français un peu moins académique que précédemment c'est assez intéressant de voir le métier à tisser, mon père ingénieur textile de formation (il fut un temps où il y avait des usines textile en France) aurait été ravi d'être là. Au milieu des explications le patron s'arrête et se sert tranquillement de la pipe à Kif d'un de ses employés pour se prendre une bonne bouffée d'air pur dans les poumons, on est loin du droit du travail européen imaginez vous travaillez sur un chantier et votre boss se sert dans votre glacière et vous taxe une bière sans demander. Après cette belle démonstration j'ai droit à la question rituelle qu'est ce que le m'sieur y va acheter, mais le m'sieur il a déjà donné avant et il a pas de place pour un tapis sur sa moto, le chef cherche à me prouver le contraire ils se mettent à trois pour plier le tapis genre ça va tenir sur une moto, de mon côté je plie bagage, Ali a compris que je ne lâcherai rien de plus aujourd'hui, il va commencer à se lâcher.
Premier dérapage de mon guide, au détour d'une rue deux filles passent devant nous, ce connard me demande à haute voix ce que je pense physiquement de la marchandise, je ne réponds pas et toujours à haute voix il lance un : "De toute façon c'est des putes ça". Je ne sais pas trop ou me mettre je lui demande de passer à autre chose. Nous arrivons à une autre porte de la médina, j'y rencontre un groupe de touristes italiens en motos gros cubes, et avec eux un touriste français répondant au nom de Jean Louis originaire de Cahors pilotant ça alors !!! Une Varadero 125 équipée de pneus mixte terre-route. Nous tapons la discute avec Jean Louis, lui a pris le bateau qui assure la liaison Barcelone-Tanger, et compte se faire un petit tour de 15 jours au Maroc. Ils étaient deux au début mais suite à une dispute il se retrouve tout seul... Jean Louis me parle également d'une bande de fêlés de la cafetière originaire du vieux port, et qui se fait chaque année une petite virée au Maroc en Varadero 125. Ci dessous le lien pour visiter leur site :
http://randobecane.perso.neuf.fr/
Ce vieux chien de Ali de son côté n'en perds pas une, il essaye de vendre une visite de la médina aux Italiens bien qu'il ne parle pas italien et que les italiens ne parlent pas français ni anglais. De toute façon ils ont déjà une guide bien plus sympathique que Ali et parlant italien.
Je continues donc la visite de la médina avec l'autre taré. Vu que je dois acheter des timbres à la Poste Ali m'amène dans la rue principale de la médina, un passage plus large que les autres bordé de commerces. Ces échoppes ne peuvent être ravitaillées par les micro-camions à cause des nombreux escaliers, ce sont donc les ânes qui font l'essentiel du travail, ces braves bêtes ont bien du mérite. Mon statut d'étranger me permets de ne pas faire la queue à la poste il y a au moins 15 personnes devant moi chacune avec des problèmes insoluble en moins d'une demi-heure, j'achète mon carnet de timbre en 5 minutes chrono, dans ce cas précis Ali peut aller se gratter pour une commission le prix est indiqué sur le timbre... Dans une mini boutique deux marocaines Ali laisse à nouveau échapper ses vieux démons et se prend un vent une fois de plus, je commence à en avoir assez. Avant de quitter la médina j'ai un coup de fil à passer à Rachel une anglaise que j'avais sollicitée via le couchsurfing, qui m'a gentiment invité à manger pour le soir, bien sur Ali me demande des infos sur cette fille et le principe du couchsurfing, je lui explique vite fait, nous partons dans la ville nouvelle pour casser la croûte.
Nous nous arrêtons dans un café-snack la serveuse est charmante, mais intéressée, elle lorgne mon appareil photo, nous engageons la conversation, tous les gars aux alentours se postent aux premières loges pour écouter ce qui se dit et mettre leur grain de sel si ce qu'ils entendent ne leur plait pas, cela s'explique par le machisme, auquel s'ajoute la jalousie d'un "Gaouri" qui parle avec une marocaine, auquel s'ajoute le fait qu'ils n'ont pas de travail et donc rien d'autre à foutre de leur journée que de s'occuper de ce qui ne les concerne pas et ne leur cause aucun tort, l'un des problèmes majeurs de ce monde à l'origine de bien des conflits. La fille me demande combien coûte mon appareil photo, appareil que j'avais trouvé par terre dans mon ancienne résidence, je lance au hasard ça doit coûter 10 €, elle demande en arabe à son patron ce que ça fait 10 €, et là elle me sort un petit air de chien battu, s'il te plait laisse moi le pour 100 DHM, mais non j'en ai besoin il n'est pas à vendre, et je suis le genre qui pense plus avec sa tête qu'avec sa bite, surtout dans un pays comme le Maroc où les relations sexuelles sont strictement encadrées par le code de la famille.
Je me tires donc de cet endroit avec mon morbak sur le dos, il n'y a rien de plus à visiter le palais royal n'est pas ouvert aux touristes, j'y reviendrai certainement dans une trentaine d'années rencontrer le futur roi Moulay Hassan en voyage diplomatique quand je serai président de la république française :-), pour la célébration du nouveau système de monarchie parlementaire (l'espoir fait vivre, mais je le souhaite de tout coeur aux marocains). Je ramène donc l'autre à la porte bleue histoire de m'en débarrasser, avant de se dire adieu, il tente quand même son coup par rapport à Rachel en me sortant : " Pour l'anglaise tu la baises ensuite tu m'appelles ?", véridique et cela se passe de commentaires, c'est pas des gens comme ça qui vont contribuer à un tourisme de qualité (il avait la carte officielle de l'office du tourisme en plus) et à l'essor du Maroc.
Ami lecteur si un jour tu as la chance de pouvoir visiter ce lieu formidable je te conseilles d'évoluer par toi même car comme dit le célèbre adage c'est ainsi qu'on est le mieux servi.
Il est temps de rentrer au camp de base, sur le chemin à nouveau des emmerdes mécaniques, il fait chaud, il y a des bouchons, tout à coup la bécane se met à pétarader, je n'ai pas le couple nécessaire pour embrayer et faire avancer le véhicule, je m'arrête 5 minutes, je préfère ne pas me prendre la tête avec ce problème et attendre de le régler à Meknes ma prochaine étape.
Arrivé à la maison, quand j'annonce le prix des babouches, pour tout le monde c'est la stupéfaction je me suis fait tourister en beauté, Abdelaq me dit qu'une paire de babouches c'est 50 DHM maxi, 30 DHM en négociant en vente directe, il me propose de retourner à la médina, mais ça ira, en plus je ne saurai pas retrouver le magasin dans ce dédale parce que sinon je me serais fait un plaisir de faire un peu de publicité négative. Et comme me confirmera Abdelaq les tanneurs ne sont pas payés des millions pour patauger dans les produits toxiques toute la journée et être des vieillards à 40 ans.
Ce soir comme prévu, je vais manger chez Rachel nous avons rendez-vous au Mac Donald's, je suis un peu en retard comme d'habitude, Rachel ne se privera pas de me le faire remarquer, elle est venue accompagnée de son frère, je laisse la moto au Mc Do et nous partons à pied vers son appartement. En fait Rachel est dans une école à Leeds en Angleterre, mais son cursus impose de passer 3 mois au Maroc pour être au contact direct d'un pays arabe. Rachel parle le français, mais pas son frère, leurs parents ont déménagé en France à la fin des études secondaires de leur fils et habitent en région Poitou-Charentes, la famille ne s'est pas vu au grand complet depuis presque un an, Rachel a voyagé un peu partout dans le monde, et son frère revient de plusieurs mois passés en Australie. Leur appart est récent, impeccable aux normes occidentales, l'entrée de l'immeuble est gardée. En plus des parents à Rachel qui sont de passage, il sont quatre autres colocs un écossais, un anglais, une anglaise, et une italienne. Ce type de colocation est strictement interdit au Maroc, l'homme de main du propriétaire viendra plus tard réclamer son dû et c'est l'écossais qui cette fois ci sera chargé d'aller lui parler ça ne l'enchante pas je pense qu'il doivent lui donner plus ou moins de bakchich pour éviter d'avoir des problèmes avec les mœurs. De mon côté je réalise que l'on est un loin du Mac Donald et que si la soirée s'éternise il n'y aura plus personne pour surveiller la bécane. Je décide donc avant que tout le monde passe à table de retourner la chercher pour la garer devant l'appart, c'est donc reparti pour une demi heure de marche en sens inverse, ça fait du bien de marcher.
Je n'échange pas beaucoup avec les colocataires à Rachel qui période d'exam oblige sont en pleines révisions scotchés à leurs ordis portables, les parents à Rachel sont beaucoup plus prolixes et c'est un plaisir pour eux (et pour moi aussi) de se parler en français. Je suis sans aucun doute entré dans un petit bout d'Europe, l'ambiance est radicalement différente de chez Abdelaq n' mates. Nous passons à table, et mangeons très bien, les parents à Rachel ont ramené un pudding recette britannique de France par avion, c'est un régal.
A la fin du repas c'est parti pour un tour de chicha, du fait de la forte odeur j'arrive à glisser ni vu ni connu des parents à Rachel, un petit morceau de la spécialité rifaine, tous les fumeurs sont bien sur informés et consentants, les effets ne tardent pas à se faire sentir, mon ami écossais est sur un petit nuage tout comme moi, par contre l'anglais lui à l'effet inverse et s'investit à 300 % dans son travail MDR.
La mère à Rachel taquine un peu l'écossais par rapport à l'accent marocain qu'il a quand il parle français, et l'accent écossais qu'il a quand il parle anglais, c'est vrai que ça fait un peu bizarre de voir un roux très blanc de peau parler avec l'accent arabe.
Le sbire du propriétaire est là c'est l'écossais qui s'y colle, je décide de rentrer au camp de base.
Abdelaq et les gars voulaient vraiment rencontrer les étudiants européens, mais nous avons si peu échangé que je n'ai osé leur en parler, y a pas à dire, même si la famille à Rachel est super sympa, que j'ai bien parlé avec l'écossais, que j'ai très bien mangé, que j'ai pu consulter l'internet, l'échange n'a rien à voir avec les marocains, le standing européen ne fait pas tout.
Rentré au camp de base, je profite de la dernière soirée avec mes hôtes, ils ne comprennent pas pourquoi je n'ai pas transmis le message aux européens, je n'ai pas non plus d'explication à leur donner, ils peuvent toujours directement se contacter.
Jeudi 7 mai 2009
Je retourne à la médina pour voir Jean Louis nous avions plus ou moins convenu d'un rendez-vous le jour de son départ, pour "éventuellement" continuer à voyager ensemble. Jean Louis est au rendez vous, les italiens aussi, chacun continue de son côté Jean Louis est plutôt partant pour aller du côté de Rabat, et les italiens filent en direction de Merzouga et du désert, tout autour de nous des nuées d'enfants viennent voir le spectacle, et aussi un peu toucher aux motos, le gardien de parking un grand gaillard assez actif ne cesse de les virer à grands renforts de jurons en arabes, rires, nous nous donnons Rendez-vous au camping à Meknes avec Jean Louis, lui est plus enclin à aller direct à Rabat, pas moi qui veut rester à un peu à Meknes et surtout ne pas me presser aujourd'hui.
Pour la suite de la journée nous partons avec Abdelaq faire des courses au Acima, remettre un peu d'air dans les pneus, manger un bout au mac do (Abdelaq se contentera d'une glace), et aller dans un cyber pour faire des virements sur mon compte bancaire et ainsi pouvoir retirer des sous ce qui reste une opération toujours aussi aléatoire.
J'arrive à mes fins, puis vient le moment de se quitter, le gardien du lotissement fait un petit rappel à Abdelaq afin que je n'oublie pas de le récompenser pour ses bons et loyaux services, en effet cet homme formidable (payé par le syndic) et son collègue ont du haut de leur chaise âprement surveillé Gertrude contre des hordes de voleurs toujours plus nombreux, alors que je n'avais rien demandé à personne, le bécane étant équipée d'une alarme avec arrêt du moteur à distance.
Le gardien fait un autre rappel à Abdelaq, pour avoir son pourboire (boire quoi au fait ?) je lui donne 5 DHM, le monsieur à le culot de me répondre : "C'est tout ?". Je suis un peu dégoûté de cette réaction il s'en contentera, si il est pas content qu'il voit avec son employeur pour une augmentation.
Abdelaqh me demande à conduire la moto, il s'en sort pas trop mal.
Ci dessus le départ en photo, tout le monde y va de sa petite pause, ils n'osent pas demander eux aussi un petit essai, mais je ne sens pas plus de jalousie que ça entre eux.
C'est donc le cœur lourd que je prends la route, ému et triste de quitter mes nouveaux amis, qui m'ont reçu comme un des leurs, ne m'ont jamais jugé sur mon mode de vie ou mes croyances, ont partagé le peu qu'ils avaient avec moi, ne m'ont rien demandé, alors qu'en France et dans les pays riches où certaines personnes qui ont tout matériellement et se prétendent être des amis, sont prêtes à toutes les mesquineries pour ne rien lâcher...
Comme quoi nous avons toujours quelque chose à apprendre des pays (soi disant) sous développés.
Je garderai en mémoire pendant longtemps les grands moments de rigolade, et les "discussions" de Monsieur Abdelaq à échanger nos idées en toute tolérance...
N'est ce pas mère Denis ?
A une prochaine fois Inchallah
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