Agadir
Mercredi 27 mai 2009,
Comme énoncé précédemment le camping est dans un état lamentable, et n'est plus vraiment un camping, une maison est habité par un employé de la mairie, lui et sa famille font partie de la classe moyenne supérieure ils n'ont que deux enfants, et possèdent une logan Blanc laqué, Ali me dira plus tard, c'est dégueulasse moi ça fait 18 ans que je gagne 2000 dhm par mois et lui il en gagne 10 000 dhm... Mon pauvre que veux tu, la vie toute entière est une injustice, sur le camping un couple de français la cinquantaine, elle n'est pas trop mal pour son age, lui réagit façon chimpanzé et semble moyennement apprécier que sa femme se montre avenante avec un mâle plus jeune que lui. Elle me dit qu'ils viennent chaque année dans ce camping est qu'ils sont satisfaits du service, facile à dire quand on a un grand camping car pour deux avec douche et eau chaude, parce que pour moi madame sous ma tente c'est pas tout à fait pareil, c'est eau froide, et douche limite salubre m'dame. En plus m'dame il fait pas super chaud le matin à Agadir avec la brume...
Autre anecdote, tous les matins des ouvriers journaliers viennent pour faire un minimum de travail sur le chantier du camping, ainsi qu'un français qui lui se voit opposer un refus du genre reviens demain inch'allah, la scène se reproduira tous les matins suivants mon séjour.
J'apprendrai par la suite que des jeunes français viennent tenter leur chance au Maroc en pensant prendre du bon temps genre la misère est moins pénible au soleil...
Tout ceci ne m'empêche pas de réussir à décoller et d'aller faire un tour en ville, avec pour mission de trouver un café internet et des bougies pour la bécane en prévision de celles que j'ai qui seront bientôt mortes toujours à cause de l'essence de piètre qualité.
Comme dit le dicton, Agadir rien à dire, rien de spécial, La médina ayant été détruite dans le tremblement de terre de 1960, toute la ville est entièrement neuve, avec comme secteur principal les activités touristiques. Nombreuses sont les boutiques spécialisées dans la photo (impression et matériel), ainsi que les snacks...
J'arrive à trouver un café internet, les ordis sont un peu délabrés, les pages ne s'ouvrent qu'une fois sur deux, la fille qui assure l'intendance est compréhensive, je joues aux chaises musicales avec les ordinateurs....
Après une bonne virée en ville, où il n'y pas moyen de trouver les bonnes bougies, je décide d'aller faire un tour sur le front de mer, il y a des jolies filles qui marchent toutes seules, je croises un mec du golfe son altesse sérénissime est accompagnée de gardes du corps, eux aussi viennent placer leurs sous aux Maroc, histoire de garder le pays dans leur giron, et de placer leur fric, car ils prennent peu à peu conscience que le pétrole ne sera pas éternel.
Une chanson polémique de Sardou me vient à l'esprit :
Petite montée sur les hauteurs de la ville, pour prendre quelques photos :
Ça construit de partout de manière un peu anarchique, Ali me contera une histoire tragique qui s'est déroulée sur cette colline, où un soir des jeunes désœuvrés imbibés d'alcool ont violé une jeune mère de famille partie chercher du fourrage pour les moutons, légende urbaine ou réalité ? Peu importe, cela paraît tout à fait plausible.
En rentrant au camping, je fais la connaissance de deux motards venant de St Raphaël, Daniel et Thierry, eux ont suivi la méditerranée jusqu'à Gibraltar puis on fait un petit crochet jusqu'à Al Hoceima pour ensuite revenir sur Rabat. Daniel est restaurateur et possède un scooter Yamaha T MAX, il n'a eu aucun souci avec, vu la puissance de la machine c'est exactement comme une moto me dira-t-il. Thierry lui a une Harley Davidson il est peu plus déluré que Daniel et s'essaie au chant du muezzin tout cela très gentiment sans aucune haine quelconque, il a aussi un bon feeling avec la demi douzaine de chats faméliques qui le suivent et propose de les amener un peu plus loin sur la route pour rendre service. Ces pauvres bêtes ressemblent plus à des œuvres taxi-dermiques ambulantes qu'à des êtres vivants, le lendemain je les verrai même manger du vieux pain dur déposé ça et là par une bonne âme.
Ça me fait plaisir de parler avec deux camarades sudistes et motards, ils me conseilleront un camping à Mohammedia où ils ont passé la nuit avant. Pour la suite on mange vite fait ensemble puis je décide de les laisser entre eux.
Je passerai le reste de la nuit à parler avec Ali, le gardien qui se débrouille en français on évoque de nombreux sujets, aussi bien le cul, que l'état du pays, j'apprendrai les trois tabous à ne jamais évoquer au Maroc, qui sont :
- Le conflit du Sahara occidental avec le front Polisario,
- Le roi,
- La religion.
Je n'en dirai donc pas plus sur ces sujets pour ne pas causer de problème à Ali au cas où.
Jeudi 28 mai 2009,
Bien avant le premier appel à la prière, mon ventre me réveille, la cerise sur le gâteau, je chope enfin la tourista, un vrai plaisir ça ne pouvait pas mieux tomber que dans un camping délabré où y a pas l'eau chaude, où nous sommes au mois de mai, avec des entrées maritimes le matin ce qui ne fait pas particulièrement monter la température...
Comme hier, le jeune français est encore là à 7h pour comme hier se voir notifier sa non embauche journalière, ici la discrimination est inversée...
Je croise mes amis provençaux qui continuent leur route en direction de Marrakech, on se dit au revoir, et bonne chance pour la suite du programme. L'année prochaine sur la côte d'azur inch'allah.
Heureusement Ali est là, il me conseille d'aller acheter du Coca Cola à la boulangerie Chicos un peu plus haut, ce que je m'empresse de faire, les vendeuses hallucinent un peu de l'air de dire "n'importe quoi ces français du coca au ptit dejeuner..." Mais bon c'est pour la bonne cause. Le remède ne fait effet qu'une demi heure, la journée s'annonce infernale, je retourne au cyber café, puis fait plusieurs pharmacies histoire de trouver un bon remède.
Les pharmacies, parlons en sur la devanture trônent fièrement les plaques indiquant le diplôme des docteurs, faculté de Toulouse, de Paris...
J'arrive à avoir des médocs, qui sont censés me refaire une flore intestinale, en lisant les notices il est clairement indiqué que le médicament ne peut être délivré que sur ordonnance, apparemment pas au Maroc.
Pour aujourd'hui toute activité est sérieusement compromise, j'aurai tout de même le courage de me laver sous l'eau froide, et d'aller faire un tour du côté du cyber café où je rencontrerai des jeunes marocains issus de la bourgeoisie locale, reconnaissables au fait qu'ils ne s'expriment qu'en français sont très stylés, hautains et sont tout simplement odieux, ils insultent limite la fille du cyber à cause des ordis de merde. L'un d'eux m'adresse la parole me demande vite fait la bécane si c'est un 600, et non mon pote c'est une 125, l'échange est froid et bref à l'européenne. Comme quoi partout dans le monde dès que les gens ont un peu de sous ils deviennent égoïstes et se sentent supérieurs, l'homme reste un grand singe, on est loin de la "créature" à l'image de l'être parfait.
Un peu plus tard ça va un peu mieux, je vais faire un tour en bécane, ci dessous une photo de la mosquée.
Les mosquées sont les seuls édifices à ressembler à quelque chose dans cette ville, tout le reste n'est que barre d'immeubles modernes en béton, un peu comme ceux que j'avais vu précédemment à Marbella.
Pour diner je me rends dans un quartier populaire, le casse croûte est à un prix raisonnable, on est loin du piège à touriste...
Le soir venu mon bide ne me fait pas trop souffrir, on parle avec Ali, ce soir j'apprendrai que VGE notre ex président est propriétaire d'une baraque dans l'arrière pays à Taroudant où il vient régulièrement avec sa femme Anne-Aymone...
Ca sera donc ainsi que se conclura cette épisode Agadirois
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