Le tour de l\'Europe en 125

Le tour de l\'Europe en 125

De Valencia à Lorca

  lundi 20 avril,



  Petite séance photo, puis direction Alméria,

  Il fait déjà plutôt bon en ce mois d'avril au pays de Don Quichotte et Sancho Pança, j'ai d'ailleurs rajouté un autocollant sur la bulle de la vara, qui fait référence à ces illustres personnages, je passe à proximité du port d'où je n'ai pas embarqué et n'embarquerai pas cette fois ci pour les Baléares, je me contente de contempler les ferries au loin.

 

  Dès les premiers tours de roues un sentiment de dépaysement m'envahit, avec Valence derrière moi, une nouvelle limite vient d'être franchie mais oui, mais c'est bien sur :

 


  L'autoroute s'arrête, je continues sur la CV500, un cordon dunaire entre la mer et l'étang "albufera", puis rattrape la route côtière N332 à Cullera, sur cette portion la mythique N340 snobe la côte et va s'enfoncer un peu plus loin dans les terres.
  La route est impeccable monte et descends le long de la riviera, les villes traversées dégagent beaucoup de charme malgré la circulation plus qu'intense. Je laisse "Xabia", passe Benidorm  et ses bouchons, pour enfin arriver sur Alicante (qui ne chante plus depuis un bon bout de temps), de loin la ville n'a rien d'extraordinaire, des immeubles modernes reprennent des traits de l'architecture hispano-mauresque. Je suis contraint de prendre l'autoroute. Je continues un peu plus loin, et décide de faire une pause dans un lotissement tranquille du côté de Elche.

  Au passage sur un panneau publicitaire, je vois un des effets de la crise et de la sur-construction espagnole, c'est à dire un appart de 50 m² en bord de mer à vendre pour un prix minable genre 48 000 € à peine plus cher qu'une bonne caisse...

  Il est l'heure de repartir, au dessus de moi des nuages noirs qui (peut être) viennent du nord, colorent la terre, les lacs (y en a pas) les rivières (à sec), ce n'est pas encore le décor du Connemara, mais un petit arrêt protection bagages va s'imposer pour parer au plus pressé. Un espèce de junky vient regarder ce que je fabriques, je me contente de dire "Si Si Si" et de sourire, pas le temps et pas l'envie de taper la discute.

  Un peu plus loin, Gertrude et moi avons faim, je mange un sandwich club sous plastique, et fait le plein de la moto, vu que le soleil est revenu, j'enlève les protections sur les bagages et continues ma route, (très grave erreur)...

  Je passe enfin Murcia, je m'attendais un peu à mieux, aucune ruine romaine, des espèces de tours petronas bidon, je quitte la ville et là la pluie revient plutôt du genre battante. Je m'arrêtes pour m'abriter dans une station essence, enfile les protections, repart enfin, la pluie s'arrête.
Et là c'est le drame, alors que je me trouve sur la bretelle d'accès à l'autoroute A7 toujours en direction de ALMERIA, je m'aperçois que je n'ai plus de puissance et que la chaine a sauté.

Je descends de moto, fait demi tour, et la pousse quelques mètres plus haut.


  J'enlève tout le barda pour accéder à la trousse à outils, je me salis bien les mains, galère pour remettre la chaine correctement et pour la retendre, range la trousse à outils, remets tout le barda et finalement repart.
  Mais au bout de quelques mètres, le résultat est le même, la chaine n'est plus dans les pignons. Finalement je m'aperçois que le problème ne vient pas de la chaine, mais du pignon de sortie de boite, dont les vis sont littéralement sorties de leur trous, sous la pression de la chaine qui avait été beaucoup trop tendue à Barcelone...

  Ce premier pépin mécanique n'était pas vraiment prévu, mais bon c'est comme ça c'est l'aventure y a pas de routine y a pas de :

 

 

  Je me résout donc à appeler l'assistance, faut bien que ça serve à quelque chose quand même, on m'enverra un camion dès que possible. Les gens passent nombreux, mais sans surprise personne ne me demande si j'ai un souci ou si j'ai besoin d'aide, bref c'est l'Espagne, chacun pour sa gueule et Dieu pour tous, c'est seulement dans le guide touristique qu'il est écrit que les peuples du sud sont chaleureux...


  Mais alors que je suis mauvaise langue, que la pluie repart de plus belle, 4eme dimension, quelqu'un vient m'aider. Un agriculteur local que j'avais salué plus tôt, au volant de son tracteur.
Ce brave monsieur est venu spécialement avec sa voiture, une Opel Astra flambant neuve (comme la plupart des voitures en Espagne d'ailleurs) pour que je puisse m'abriter le temps de l'orage.

 

 

Je lui dis que si lui et sa fille ont mieux à faire, je peux me débrouiller mais il me dit qu'il n'y a aucun souci et que si l'assistance fait faux bond, il pourra m'aider.
La pluie s'arrête, je gracies mes "hôtes" muches et muches, puis l'arlésienne arrive enfin, un petit camion plateau, idéal pour prendre la moto.
On charge la moto, tout en roulant le "chofèr" appelle ses collègues pour savoir ou réparer la moto avant la fermeture, car il est déjà 19h30.
On arrive dans le bled suivant de Alhama de Murcia site d'une imposante usine de Chorizo "El Pozo", dont le fumet pas très agréable se fait ressentir sur toute la ville.
  Je remarque une forte présence Maghrébine, et en rigolant je remercie le chauffeur de m'avoir amené directement au Maroc, la traversée a été rapide.
  Les mécanos de la ville sont spécialisés dans la mobylette, parfait (un des avantages des voyager en 125) après que l'un ai renvoyé la balle, l'autre, accepte de régler le problème tout de suite, coût de l'opération 10 € pièces et main d'œuvre, sourire et gentillesse comprise, le tout en moins d'un quart d'heure, il me redresse même ma clé de contact d'un bon coup de marteau et fait l'éloge de la Varadero 125 en me disant que même si je suis à la toque tout le temps le moteur "ne rompra pas"...
  Au passage j'en profites pour bien regarder comment il fait pour retendre la chaîne, ça pourra me servir pour la suite. J'ai vu par exemple qu'il fallait lever la moto et faire tourner la roue dans le vide, pour bien tendre la chaine.
Le magasin ferme à 21 heures, il est temps pour moi de repartir, je remercie gentiment "el señor" de s'être occupé de moi aussi prestement.

  Donc si vous tombez en rade du côté de Alhama de Murcia, allez voir chez "JUAN VINCENTE 27 AVENIDAD DE ESPAÑA 30840 ALHAMA DE MURCIA"

  Pour ne pas perdre de temps je prends l'autoroute direction Almeria, il commence à faire nuit, les camions se lâchent et me collent au cul, ils ne doivent peut être pas comprendre pourquoi une moto se traine autant, peu importe ce n'est pas une raison, depuis mon arrivée en Espagne, je commence sérieusement à douter de la véracité du fameux adage, "les routiers sont sympa"..

  Il commence tout doucement à se faire tard, c'est donc l'heure de trouver un gite (et éventuellement) un couvert pour la nuit. Je sors donc avant l'embranchement vers GRANADA, dans la ville portant le même nom que le célèbrissime poète Frederico Garcia ; LORCA.

  Le GPS m'amène difficilement à l'HOTEL FELIX, 1 étoile, placée sur la rue principale. Le prix est correct digne d'un formule 1, par contre la chambre est beaucoup plus spacieuse. Ils sont un peu rances sur le savon, pas génial quand on a les mains pleines de cambouis. Le chef parle un peu français, il me guide jusqu'au garage fermé de l'hôtel ou je peux laisser ma moto avec les bagages dessus. Génial !!
Il y a même un accès internet gratuit, il faut juste penser à débrancher l'ordinateur quand on a terminé, ainsi qu'un restaurant attenant, tenu par des asiatiques.

  Je fais une sortie histoire de trouver quelque chose à bouffer, le kebab est en train de fermer, il est tout de même Minuit même en Espagne ça fait un peu tard.
Je rentre dans un bar tenu par des roumains, prends un paquet de chips, tape un peu la discute avec les tenancières, mais bon pas très bavardes, la froideur des gens de l'est certainement.

  Peu importe il est l'heure d'aller au lit, je rentre à l'hotel un peu atomisé, je vais bien dormir...




28/10/2009
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